Des alertes par SMS pour prévenir les commerçants des braquages

Les commerçants oullinois seront les premiers à l'expérimenter début 2016. Le dispositif « Alerte commerces » est officiellement lancé depuis la signature d'un protocole entre la préfecture du Rhône et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Lyon, ce mercredi.

Un SMS dans les 25 minutes

Vol à l'étalage, escroquerie, cambriolage, braquage%u2026 Lorsqu'un méfait sera commis à l'encontre d'un commerce, les commerçants inscrits au dispositif et situés dans le secteur recevront gratuitement un SMS qui les informera du délit. Et cela en temps réel. « Cette initiative a été lancée par la CCI du Jura en 2010, explique Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon. Ce système fait appel au concept de proximité, d'entraide entre commerçants et de réactivité ».

Un dispositif « utile et dissuasif et qui garantit la sécurité des commerçants », estime le préfet délégué pour la défense et la sécurité Gérard Gavory. Le but est d'éviter la récidive immédiate. Le dispositif serait particulièrement adapté aux vols à l'étalage, vols avec violence et vols à main armée. Les auteurs de ces méfaits agissent en général plusieurs fois dans un temps très court. Concrètement, le commerçant victime d'un acte de délinquance composera le 17. Les forces de police ou de gendarmerie rédigeront alors un SMS avec des indications sur le lieu, l'horaire du méfait, la méthodologie utilisée par le délinquant.

Ce SMS sera envoyé aux commerçants inscrits dans un certain périmètre, dans les 25 minutes suivant l'appel. « L'information pourra être communiquée aux commerçants situés jusqu'à 10 ou 15 minutes à pied du lieu visé », précise Bernard Gagnaire, responsable du pôle commerce à la CCI de Lyon. Les commerçants alertés seront d'autant plus vigilants.

« Avec ce système, on va pouvoir réagir », explique Marc Degrange, vice-président de la CCI de Lyon chargé de l'organisation du commerce mais également président du management centre-ville d'Oullins, une association de gestion de centre-ville. Oullins n'a pas été choisie pour l'expérimentation en fonction de sa dangerosité. Il était tout simplement plus pratique de lancer un premier test sur une ville périurbaine plutôt qu'à Lyon même. La CCI de Villefranche a, quant à elle, signé ce protocole au mois de juillet et a lancé l'expérimentation sur toute sa zone de compétence.

Le test oullinois devrait durer un an avant une généralisation du dispositif. Malgré tout, un second site pourrait être testé en tissu urbain, sans doute à Lyon, sans attendre la fin de l'année 2016.

Élodie Castelli