Un SMS à leurs parents avant de mourir

 Érick Pétard avait toujours un mot pour nous faire rire. Désormais, ce sera compliqué. » Les clients et anciens collègues du boucher charcutier de Chailles sont nombreux à se recueillir rue Nationale. Fleurs et bougies sont déposées en nombre devant la boutique au rideau baissé depuis samedi soir. Le commercant et sa femme, Sylvie, apprennent alors le décès de leurs deux uniques filles%u2009: Anna, 24 ans et Marion, 30 ans, dans les attentats de Paris (lire ci-dessus). Une famille fusionnelle, aujourd'hui décimée.
Vers 20%u2009h%u200930, vendredi, Érick et Sylvie Pétard-Lieffrig recevaient un dernier SMS de leurs filles, attablées au Petit Cambodge. « Elles leur disaient qu'elles étaient ensemble et qu'elles les aimaient forts », rapporte le maire de Chailles Yves Crosnier-Courtin. Une séparation qui devait être de courte durée%u2009: elles devaient revenir chez leurs parents à Monthou-sur-Bièvre, dimanche soir. Dans leur cocon familial, celles qui vivaient à 100 à l'heure se posaient enfin. Assassinées, elles ne sont jamais rentrées. Érick et Sylvie Pétard ont pu voir les dépouilles de leurs filles dimanche, à l'institut médico-légal de Paris. Une démarche loin d'être évidente. Selon le maire, « ils ont dû insister auprès du Premier ministre Manuel Valls qui les recevait l'après-midi. » Le transport des corps et l'inhumation des deux soeurs n'est pas encore à l'ordre du jour, des autopsies doivent avoir lieu.